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vendredi 1 avril 2011

La police et la DGRE enquêtent au Mincom


Des agents de la police et des renseignements généraux ont pris part mercredi dernier à une réunion entre Issa Tchiroma et ses collaborateurs.

Mercredi 30 mars 2011, Issa Tchiroma, ministre de la Communication (Mincom) convoque une réunion de tous ceux qui ont au moins rang de directeur dans son département ministériel.

Elle a lieu dans la salle des conférences du ministère. A l’ordre du jour, « les clarifications sur l’exécution du budget de l’exercice 2011 ». Fait rare, les participants à la réunion ne sont pas que des responsables du ministère de la Communication. On note la présence dans la salle d’agents de la Direction générale des renseignements extérieurs (Dgre) et de la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn). Ils sont là, à l’invitation d’Issa Tchiroma.

Que faisait la police et la Dgre en ces lieux ?

D’après une source dans l’entourage du ministre, « c’était une réunion de routine. Car la situation au Mincom est claire comme l’eau de roche ». Sur la présence de la Dgre et la Dgsn, notre source explique en indiquant que « c’était pour attester que tout se fait au ministère de la Communication dans la transparence totale. S’il y’ a des dysfonctionnements, c’était l’occasion pour les collaborateurs de le dire ouvertement en présence de la police et de la Dgre ».

Cette réunion intervient seulement une semaine après une précédente réunion présidée par le secrétaire général, Njere Emmanuel. L’ordre du jour de la rencontre du 23 mars portait sur le « climat pesant qui règne au ministère ». Au cours des échanges « les participants avaient vertement critiqué la gestion financière et administrative du ministère par Issa Tchiroma». Mvoto Abounou, directeur des médias privés confirme cette information. Selon lui, les collaborateurs du ministre l’accusent d’avoir « réduit le budget, confisqué les lignes, attribuer l’essentiel des pouvoirs à son cabinet. Tout cela, ayant abouti à la formation d’un club pour le déstabiliser ».

Mercredi dernier, Issa Tchiroma a tenté l’entreprendre une « thérapie collective », selon ses propres termes. Le lendemain, la température n’était toujours pas retombée. Plusieurs bureaux étaient vides. Certains directeurs présents regardaient la Crtv ou Canal 2. L’un d’entre eux, courroucé lance : « Les voitures sont en panne et on ne peut même pas les réparer. Il n’y a pas d’encre dans les machines, du papier. Pour avoir quelque chose, il faut passer par Djibril, le secrétaire particulier. Il a concentré tous les pouvoirs et a suspendu la signature à plusieurs cadres ». En toile de fond du conflit entre Issa Tchiroma et ses collaborateurs, la répartition du budget de fonctionnement du ministère. Plusieurs collaborateurs du ministre lui reprochent d’avoir « concentré dans son cabinet ministériel, plus de 90% du budget de fonctionnement. Un montant qui oscillerait autour de 850 000 000 Fcfa ».

Or les proches du ministre se défendent. L’un d’entre eux fait savoir que : « le ministre est le principal ordonnateur des finances. Plus de 80% des directeurs sont à la retraite. Parce qu’il est en manque de personnel, il préfère les garder, mais il leur a retiré la signature. C’est tout à fait normal ». Qu’en est-il donc de ceux qui ne sont pas en retraite ? « Le ministre estime que ses collaborateurs obéissent aux hauts dignitaires du Rdpc qui veulent le faire partir du gouvernement parce qu’il défend Paul Biya », explique t’il. Issa Tchiroma a d’ailleurs fait savoir au cours de la réunion de mercredi qu’ « il va se débarrasser de ceux qui veulent l’empêcher de faire son travail ».
© Le Jour : Boris Bertolt

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