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dimanche 20 février 2011

La consommation d'alcool, un fléau mondial


La consommation d'alcool, un fléau mondial

D’après un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la consommation d'alcool est un fléau mondial qui nécessite la mise en oeuvre de politiques publiques plus déterminées.

L’usage nocif de l’alcool entraîne 2,5 millions de décès chaque année, indique ce rapport.

On définit l’usage nocif de l’alcool comme une consommation excessive au point qu’elle entraîne des dommages pour la santé et souvent également des conséquences sociales indésirables.

4% des décès dans le monde sont dus à l'alcool
L’usage nocif de l’alcool a de nombreuses répercussions sur la santé publique, on estime que près de 4% des décès dans le monde sont liés à l’alcool : traumatismes, cancer, maladies cardio-vasculaires et cirrhose du foie.

Au plan mondial, 6,2% des décès d’hommes sont liés à l’alcool contre 1,1% des décès de femmes.

En Fédération de Russie et dans les pays voisins, un homme sur cinq meurt de causes liées à l’alcool.

320 000 jeunes gens âgés de 15 à 29 ans meurent chaque année de causes liées à l’alcool, ce qui représente 9% de la mortalité totale dans ce groupe d’âge.

Enfin, on note une hausse importante de l'alcool en Afrique et en Asie.

Des politiques publiques nationales trop timides
Pour l'OMS, trop peu de pays ont recours à des politiques efficaces pour prévenir la mortalité, la morbidité et les traumatismes liés à l’usage de l’alcool.

Depuis 1999, date à laquelle l’OMS a commencé à rendre compte des politiques en la matière, au moins 34 pays ont adopté un type quelconque de politique officielle pour réduire l’usage nocif de l’alcool.

Les restrictions sur la commercialisation de l’alcool et sur l’alcool au volant sont de plus en plus nombreuses, mais aucune tendance claire ne se dégage concernant la plupart des mesures de prévention.

Mais beaucoup de pays n’ont mis en place que des programmes de prévention et des politiques de faible portée.

Vers une stratégie mondiale de lutte contre l'alcool
En mai 2010, une stratégie mondiale mondiale pour réduire l’usage nocif de l’alcool a été approuvée par les États Membres de l’OMS.

Elle préconise l'adoption :

* de mesures fiscales visant à réduire la consommation nocive d’alcool ;
* de mesures visant à réduire l’offre d’alcool en réduisant le nombre de points de vente ;
* de l’augmentation des limites d’âge légales pour acheter de l’alcool et de l’application de mesures efficaces contre l’alcool au volant.

La Stratégie mondiale préconise également le dépistage et des interventions brèves en milieu médicalisé pour modifier les modes de consommation dangereux et traiter les troubles liés à l’alcool, de réglementer ou d’interdire la vente de boissons alcoolisées et d’organiser des campagnes d’information et d’éducation qui appuient les mesures efficaces.

La publication du rapport de l'OMS coïncidait avec la fin d’une réunion de quatre jours de responsables d’une centaine de pays travaillant sur le sujet.

Pour faire face aux conséquences sanitaires et socio-économiques des maladies non transmissibles, l’Assemblée générale des Nations Unies organise les 19 et 20 septembre 2011 à New York une réunion de haut niveau sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles.

En prévision de la réunion de l’ONU, la Fédération de Russie et l’OMS organisent la Première Conférence ministérielle mondiale sur les modes de vie sains et la lutte contre les maladies non transmissibles à Moscou les 28 et 29 avril.

Au championnat éthylique mondial, les Moldaves dominent le concours de beuverie. D'après un rapport de l'Organisation mondiale de la santé sur la consommation d'alcool dans le monde en 2005, nos voisins de Moldavie en consomment 18,5 litres par tête –dont, détail effrayant, 10 litres d'eau-de-vie artisanale bricolée clandestinement.
En France [PDF], si ce n'est pas le tord-boyaux qui fait gonfler les foies, mais le bon vieux vin (62% des boissons alcoolisées consommées sur une année), la consommation est aussi une des plus élevées du monde. Chaque Français boit en moyenne 13,7 litres d'alcool par an –un peu au-dessus de la dose annuelle européenne, 12,2 litres [PDF]... et bien loin devant la moyenne mondiale, de seulement 6,13 litres. La consommation française a néanmoins beaucoup baissé depuis les années 1960: en 1961, chaque citoyen français a écopé en moyenne 25 litres de spiritueux!
Les Russes boivent à peine deux litres de plus que les Français (15,7 litres en moyenne) mais ils en meurent bien plus. En Russie [PDF], un homme sur cinq décède à la suite de la consommation d'alcool, alors que c'est le cas pour seulement un homme français sur 20. La faute à des habitudes de consommation plus risquées: ce sont les eau-de-vie, liqueurs et autres vodkas qui remplissent les verres des Russes.
D'après ce rapport, l'alcool cause 2,5 millions de morts dans le monde chaque année, soit 4% des morts en général. Globalement, l'Europe picole plus que le reste du monde (et présente donc plus de risques de santé liée à la consommation d'alcool), comme le montre cette carte de The Economist.
L'Organisation mondiale de la santé définit la consommation nocive d'alcool comme «un usage excessif au point de causer des problèmes de santé et qui inclut souvent des effets sociaux négatifs». Violence, relations sexuelles non-protégées, abandon des enfants, absentéisme au travail... autant de conséquences directes de l'absorption excessive et/ou répétée d'alcool.
Ainsi, c'est selon ces critères de l'OMS qu'à seulement deux litres d'écart, les Russes présentent des risques liés à l'alcool cinq fois plus élevés que les Français. Les pays les plus exposés sont ceux qui éclusent le plus de spiritueux et d'eau-de-vie, comme par exemple la Bosnie Herzégovine. Si les Bosniaques boivent moins de 10 litres d'alcool par an, leurs gosiers accueillent trois quarts d'eau-de-vie en tout, ce qui les amène à être considérés comme appartenant au niveau 3 de risque de santé selon l'OMS.
En revanche, dans des pays à haute consommation d'alcool, mais qui préfèrent le vin (comme le Portugal et l'Espagne) ou la bière (comme l'Allemagne, l'Autriche et l'Irlande où la mousse représente plus de la moitié des boissons alcoolisées), les risques pour la santé ne dépassent pas le niveau 1 de l'échelle de l'OMS.
Le rapport recommande d'augmenter les politiques publiques de prévention, encore trop peu ambitieuses. Plusieurs pistes sont encouragées, comme la réglementation de la publicité pour les alcools, des campagnes de sensibilisation aux dangers de ces boissons ou encore leur taxation.

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