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jeudi 1 décembre 2011

Maurice Kamto démissionne




Gouvernement. Le ministre délégué auprès du ministre de la Justice annonce sa décision dans un communiqué de presse.

Le gouvernement n’est plus au complet. Dans un communiqué parvenu hier soir à notre rédaction, Maurice Kamto, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice annonce sa démission.
«J’ai l’honneur de porter à la connaissance du peuple camerounais ma décision de me retirer de mes fonctions de Ministre délégué auprès du ministre de la Justice, à compter de ce jour, 30 novembre 2011».

La nouvelle arrive juste après le conseil de cabinet du mois de novembre qui s’est tenu hier dans les services du Premier ministre et dans un contexte où la rumeur annonce chaque jour un remaniement ministériel. Il aura bel et bien lieu, au moins pour combler le poste vacant au ministère de la Justice.

Agrégé des facultés françaises de Droit, Maurice Kamto est entré au gouvernement en décembre 2004. Une surprise déjà à l’époque pour ceux qui connaissaient les positions du professeur de droit, qui n’avait pas toujours été tendre avec le régime en place. Il quitte donc le gouvernement comme il y est entré. De façon surprenante. «Cette décision n’est pas –et na saurait en aucune manière être interprétée comme- une remise en cause de l’issue de l’élection présidentielle du 09 novembre 2011, à laquelle je n’étais du reste pas candidat», écrit le ministre démissionnaire. Il précise toutefois qu’il continuera à apporter sa contribution à l’édification de l’avenir du Cameroun, «dans la paix et l’attachement aux valeurs et principes républicains».
Rien donc sur les raisons qui poussent Maurice Kamto à quitter le gouvernement, lui qui a été habitué à revêtir plusieurs casquettes à la fois. Né le 15 février 1954 à Bafoussam, il a obtenu, en 1980 un diplôme d'études approfondies (Dea) en Droit Public. La même année, il obtenait le même diplôme en Droit international. En 1982, il devient docteur d’Etat en droit et, six ans plus tard, agrégé de droit public.

Maurice Kamto est président de la Commission du droit international des Nations Unies et membre associé de l’Institut de droit international. Il a été particulièrement actif dans la défense du Cameroun au cours du conflit frontalier qui l’a opposé au Nigéria sur la péninsule de Bakassi. Il a ainsi été nommé en 1994, co-agent, conseil et avocat du Cameroun dans cette affaire jugée à la Cour internationale de justice de la Haye.

Récemment, les câbles diplomatiques de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun publiés par Wikileaks révélaient que Maurice Kamto faisait partie, pour les Américains de potentiels successeurs du président Paul Biya. Les diplomates américains le présentaient d’ailleurs comme un Barack Obama camerounais, avec une réputation d’intellectuel brillant et intègre et des idées fortes et progressistes sur la démocratie et les droits de l’homme.
Alors qu’en 2008, Maurice Kamto postulait à un poste de juge à la Cour internationale de justice, on lui avait déjà prêté l’intention de démissionner du gouvernement. Il y est resté pendant trois années encore.

Jules Romuald Nkonlak

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