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mardi 6 décembre 2011

LE BITKUTSI UNE MUSIC ESSENTIELEMENT SEXUELLE ?


LE BITKUTSI UNE MUSIC ESSENTIELEMENT SEXUELLE ?



Pour qui a écouté les chansons Bitkutsi de ces dix dernières années, il lui est possible de conclure à une culture du sexe s'il est étranger, ou à un art vulgaire qui s'étiole s'il est Camerounais. En fait, on est dans une orchestration à minima, ultra sexuelle, tant sur le plan de instrumental que celui du chant.

Les spécialistes se sont penchés sur la question depuis un moment déjà, mais rien n'y fait; les facilités offertes par les boites à rythme et autres logiciels permet à n'importe quel quidam de s'improviser artiste, faire une gravure qu'il fait jouer en boucle par un vendeur de CD au carrefour Mvog Mbi, ou pire, avec 10.000 chez un animateur, il passe en boucle sur les ondes. Au moment où j'écris ces mots, une musique passe sur une FM avec pour refrain :

Met dedans dedans...

la chanson suivante avait pour refrain:
Les lolo, j'ai des lolos
Les tenga, j'ai les tenga
J'ai mal mais met-moi ça
opération tcholo

Des textes d'une banalité affligeantes, soutenu par une orchestration basique, et voilà une grande culture qui pourtant a su conserver une identité (sans influence extérieure) qui s'éffrite. J'imagine cette chanteuse devant son fils qui lui demande "Maman les lolos et le tenga c'est quoi ?" ou encore "maman on te met quoi ?"

LA RESPONSABILITE DES HOMMES DES MEDIAS

Elle est grande et centrale. Nos jeunes animateurs (apparemment très porté sur ce qui est sexuel) ne proposent en programmation radiophonique que les musiques les plus bestiales, et les justifications qui reviennent c'est que "le public aime ça, et en redemande". J'avais pourtant cru que ce sont les hommes de médias qui doivent imposer des goûts musicaux aux auditeurs. C'est comme dans la publicité, une dictature cognitive; c'est à dire qu'en vous passant une image, ou un son en boucle pendant des semaines, vous finissez par l'adopter.


En réalité, la décrépitude du Bitkutsi est le fait conjugué de tous ces facteurs: Animateur assoiffés,sexe à gogo,boites à rythme facile.
Aujourd'hui, seuls quelques chanteurs proposent encore à voir et à écouter, un produit vendable sur le marché de l'art.


Non pas que chanter le sexe est mal, non, tout le monde aime le sexe , mais avec le Bikutsi de ces dix dernières années, nous subissons une overdose de lolo, de clitoris, des fesses, des zizi, des pipes...le tout en langue béti essentièlement, et quand ils pensent que vous n'êtes pas assez surchauffé, ils traduisent en français, comme celle qui dit "je veux ta chose dans ma chose...ça mouille" : la saturation; nous ne sommes plus dans l'art, mais dans la banalité sexuelle, la vulgarité bestiale, la sauvagerie à l'état brut.


De K-Tino à lady ponce, de Aidjo mamadou à Ama Pierrot, en passant par Majoie ayi jusqu'à Abanda aviateur (paix à son âme), on rivalise en pataugeant dans le lubrique.


A la fin, pour les encourager, RTS AWARDS, Canal D'Or, leur décerne des distinctions tonitruentes du genre ; CHANSON DE L'ANNEE, ALBUM D'OR, REVELATION DE L'ANNEE... la boucle est bouclée.
Mais franchement dites-moi: est ce qu'on ne peut pas vraiment chanter mieux que ça ?

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