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jeudi 14 juin 2012
MARAFA HAMIDOU YAYA, VICTIME DE L’ANTHROPOPHAGIE POLITIQUE DU SYSTÈME
Suite à une lecture croisée de l'ordonnance de disjonction du juge Pascal Magnaguemabé
et la troisième lettre de Marafa Hamidou Yaya, je souhaite partager avec vous ces quatre interrogations qui suggèrent qu'il y a eu une réelle volonté d'orienter l'instruction:
1. Le prix de l'avion Le prix de l'avion BB jet qui est délibéré...ment "diminué" par l'ensemble des témoins lors de la procédure d'instruction. Marafa H. Yaya parle lui de 72 millions de dollar et c'est la toute première fois que ce chiffre est avancé. En considérant un accord sur une avance/deposit de 31 millions de dollar, ce montant semble plus réaliste que les 45 millions de dollar avancés par Meva'a Meboutou et les autres lors de l'instruction. L'argument simple est que si le prix du BB Jet avait été effectivement de 45 millions de US $, l'avance représenterait plus de 2/3 du prix libéré à la commande. Ce qui n'a pas de sens dans une procédure de financement de cette taille! Dès lors, cela est un indice non négligeable sur la piste de potentiels "arrangements" lors de l'instruction.
2. Le montage financier : Une fois de plus, la procédure du "stand by letter of credit" est pour la première fois avancée par Marafa H. Yaya, et jamais par les autres témoins lors de l'instruction (en dehors de la deuxième procédure de leasing impliquant Inoni Ephraim). C'est d'ailleurs curieux que même l'ADG de la Camair ne l'ait pas mentionné! Qui faut-il donc croire? Il nous semble que seule la procédure du "stand by letter of credit" peut justifier le paiement en deux tranches du deposit de 31 millions, soit 2 millions de dollar par virement bancaire sur le compte de GIA INTERNATIONAL, et 29 millions $US en "stand by letter of credit" par la suite. Par ailleurs, si la procédure de départ avait été un acompte par virement de la totalité sur le compte de GIA, comment expliquer que cela ait alors été fait en deux opérations distinctes et non un seul? Là encore, Marafa H. Yaya donne de bons arguments pour mettre en cause les autres versions.
3. Qui a ordonné les dépenses? Pour un citoyen lambda et jusqu'à la parution de la lettre de l'ex MINATD, c'est bien le SG de la Présidence qui semble être l'ordonnateur naturel, de part sa double qualité de collaborateur du Chef de l'Etat et de PCA de la SNH. C'est d'ailleurs ce qui ressort de la lecture de l'ordonnance de disjonction. Toutefois, en se référant aux réponses des différents témoins, il apparaît (Cf ordonnance de disjonction) clairement l'implication du Directeur du Cabinet civil (Edgard Mebe Ngo'o) dans le financement de l'opération, et celle du DG de la Présidence sur les aspects administratifs (probablement lien avec les autres Ministères concernés). Ceci peut paraître très curieux au vu des rôles des deux Responsables de la Présidence, mais semble confirmé par les témoins. Toutefois, on relève clairement une implication directe de Mebara dans les ordonnacements par la suite, avec preuvre documentée versée à l'instruction. Malgré que l'instruction n'ait pas suffisamment insisté sur les aspects liés aux différents ordres de décaissement, on peut sous la réserve de la production de preuves écrites, suggérer l'intervention soit du DCC, soit de manière autonome du MINFIB (Meva'a Meboutou) soit des deux à la fois. Le procès devra particulièrement établir cette responsabilité, car elle est au coeur de leur responsabilité dans la complicité de détournement
4. Pourquoi un virement "express" de 29 millions à GIA? L'argument de l'urgence développé par Meva'a Meboutou car "la partie Camerounaise disposait de 72 heures pour payer sinon Boeing vendrait à un autre client" pour justifier le virement en urgence des $ 29 millions US (Cf témoignage Adolphe Moudiki dan sl'ordonnance de disjonction) ne semble pas fondé, vu que plus loin dans le document, on précise que l'avion a été fabriqué spécifiquement à la demande du Cameroun, via GIA INTERNATIONAL, d'ailleurs la lettre de Boeing lors du changement d'avion renforce cela. Ceci pour conclure que Marafa semble avoir bien raison sur le fait que le BB Jet a été fabriqué à la demande spécifique du Cameroun.
Pour finir, il convient de noter que par rapport aux informations dont on disposait dans l'ordonnance de disjonction, la dernière lettre de l'ex MINATD apporte de nouveaux éléments. Il semble aussi que ces éléments soient fondés, du moins sur le plan de la logique cartésienne. Tout cela suffit-il pour conclure que cette affaire est une cabale politique mal ficelée? L'avenir nous le confirmera. Pour l'instant on est certain qu'il y a eu tentative de détournement avec d'autres présumés détourneurs qui semblent ne pas être du tout inquiétés...
Enfin, pour terminer, ces questions nous ramènent forcément au rôle du Juge Magnaguemabé dans cette instruction avec ces petites questions à charge: Sous l'ordre de qui conduit-il cette instruction? Qu'est-il allé chercher dans le bureau de MHY? Un juge d'instruction a-t-il le droit pendant une instruction de se déporter vers le justiciable? N'avait-il pas les miyens de le faire convoquer? Quel est son rôle dans la dissimulation d'une certaine version? Dans l'affaire Atangana Mebara a-til uniquement joué son rôle ou bien l'a -t- il outrepasser?
Ces questions nous peremttront de comprendre mieux la décision de MHY de récuser ce juge dans un premier temps, puis de faire reprendre toute l'instruction qu'il SAIT REPOSER SUR DES BASES FAUSSES dès le départ. Et cela, le simple citoyen est loin de l'imaginer.
A la justice de dire le droit, et non de faire les choix...
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