L’intégral de la cinquième lettre de Marafa Hamidou Yaya
Chers compatriotes
Mes premiers mots après ma condamnation inique, le 22 septembre 2012, sont pour vous exprimer ma gratitude pour le soutien moral que vous m’avez apporté depuis mon emprisonnement.
C’est dans la confiance que vous m’avez gardé malgré ces campagnes calomnieuses, que j’ai puisé le courage et la détermination d’écrire ces lettres qui ont ouvert la voie et l’espoir du changement dans notre pays.
Je vous demande avec humilité de ma maintenir votre soutien, non seulement parce qu’il m’aidera à traverser cette épreuve, mais aussi parce que grâce à lui nous pouvons ensemble, dès maintenant changer notre pays.
En effet, c’est parce que vous me soutenez que l’actuel chef de l’état, lui qui n’a jamais manifesté la moindre solicitude pour nos compatriotes dans la peine, et qui craignant, en raison de ma condamnation programmée, de s’aliéner les populations du nord, s’est dépalcé en catimini à Garoua et à Maroua, au près des populations sinistrées.
C’est parce que vous me soutiendrez qu’ensemble nous contraindrons l’actuel chef de l’état, à engager les reformes promises depuis des lustres, et dont notre pays a tant besoin.Il s’agit notamment du nouveau code électoral consensuel et des institutions prévues par la constitution, en l’occurrence le sénat et le conseil constitutionnel, institutions garantes d’une transition pacifique.
C’est parce que vous me soutiendrez que nous pousserons l’actuel chef de l’état à lutter réelement contre la corruption et à traduire en justice, les vrais auteurs de détournement des biens publics, dont certains plastronnent aujourd’hui au gouvernement, alors que les preuves de leur forfaiture sont établies.
Le soutien que je vous demande de m’apporter est un soutien Moral. En aucun cas il ne doit favoriser ni la violence, ni le trouble à l’ordre public.
Fort de votre soutien, je m’engage devant vous solennellement à poursuivre mon combat pour qu’advienne au Cameroun, LA SOCIÉTÉ DE CONFIANCE ; porteuse de la paix, de la sécurité, de la justice, et de la prospérité partagée, à laquelle nous aspirons tous.
Chers compatriotes
Après les affres de la rentrée scolaire et les inondations, les camerounais renoueront avec le sentiment de pauvreté, les pénuries d’eau, les délestages, la décrépitude des hôpitaux, l’insécurité, la déliquescence des infrastructures, existantes, ou l’incapacité d’en construire des nouvelles : Une fois encore, l’appel d’offres pour le second pont du Wouri vient d’être déclaré infructueux ! tandis que le démarrage des chantiers des entrées Est et Ouest, de la ville de Douala est renvoyée aux calendres grecques !
Après la pantalonnade de mon procès qui n’avait pour autre objectif que celui de m’écarter de la vie publique, et surtout de détourner votre attention de l’échec cuisant de la politique actuelle, les camerounais se verront bientôt proposer d’autres bouffonneries judiciaires, dans le seul but de dégager toute la responsabilité de l’actuel chef de l’état dans l’impasse politique, économique et morale où se trouve acculé le Cameroun.
Pourtant Dans cette période où vous êtes assailli par le doute et la morosité, je vous adresse un message d’espoir dans le changement qui vient. Je suis persuadé que dès maintenant, de la prison où je suis assigné, et de la place où vous êtes, nous pouvons agir ensemble pour freiner l’abaissement progressif de notre pays. Pour cela il est inutile d’attendre sept ans, ou bien je ne sais quelle autre échéance. Pour nous, Pour tous ceux qui n’entendent pas céder au découragement, L’AVENIR C’EST MAINTENANT.
Mes chers compatriotes
La vie est un maître sévère. Les épreuves qu’elle m’impose aujourd’hui sont le moyen de lui rendre un compte rigoureux de ma volonté, de mon engagement et de ma capacité à conduire notre pays sur le chemin du Changement et de l’espoir.
Je suis prêt
Vive la république, Vive le Cameroun
Marafa Hamidou Yaya
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