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jeudi 4 août 2011
CAMEROUN : LA JEUNESSE ET LE PRESIDENT LE PARADIGME D’UNE PROFONDE DECHIRURE
Depuis quelques mois, le gouvernement de la république alimente les caisses des médias internationaux de publicité relatives à l’action du président Paul Biya en faveur des jeunes : Africa 24, France 24, Le Monde…On y apprend entre autre que la jeunesse est une priorité. La couleuvre est difficile à avaler. Mais comme disait Joseph Goebbels, « Si vous dites un mensonge suffisamment grand et continuez à le répéter, les gens finiront par le croire »
Nous y avions pourtant naïvement cru. Je me souviens de ce jour de novembre 2004 à l’assemblée nationale à l’occasion du septième serment du président. Il avait l’air si sincère que nous y avions cru. Nous nous sommes dit « ça y est, c’est le mandat de la rédemption, il va se passer de grandes choses »
Nous sommes de cette génération (25-35 ans) qui n’a connue que Paul Biya Comme président. En 28 ans de magistrature suprême, il nous a enregistré 28 discours. Nous n’avons jamais eu l’occasion de dialoguer, d’échanger, de discuter avec lui en tête à tête; conséquence, il ignore la réalité de nos problèmes (en dehors de celle que lui dictent des notes de renseignements douteuses).
Ses programmes d’insertion socio économiques : PIASSI, PAJER U… et même les 25.000 (confère le discours présidentiel au sommet de l’UA) sont brandis à tout vent pour faire la preuve de cela. pourtant, (et il le sait, le Rassemblement de la jeunesse et d’autres associations de jeunes ont commis des rapports d’enquête sur les projets fictifs et donc les détournements de fonds dans ces programmes) Ces programmes n’ont aucune incidence dans la lutte contre le chômage.
Le président de la république a si bien travaillé pour la jeunesse qu’il fait confiance en son système éducatif ; la preuve : aucun de ses enfants n’en profite. En réalité, tout ça, nous le savons déjà, rien de nouveau sous le soleil du renouveau. Mais il est question ici pour moi de rappeler au président que cette fois, nous avons atteint la maturité, qu’après 28 ans, nous ne comprendrons pas qu’il nous ramène le même disque, la même technique, le même dilatoire, la même démagogie, à travers les réverbérations d’une jeunesse réduite à sa seule dimension incantatoire. Dans cette logique, la jeunesse qu’on aime est celle qui baisse la culotte, obéit, et se tait. L’autre, celle qui pense, réagit, et agit est considérée comme la peste à combattre.
Difficile de parler au nom de toute la jeunesse. La notion est diffuse, confuse, et volatile, ambiguë, difficile. De même que nous ne pouvons pas toujours être tous d’accord sur le même sujet ; d’ailleurs, tout le monde ne s’accorde pas à voir en Jésus le fils de Dieu, encore moins le sauveur. Il restera toujours « la jeunesse du président » pour trouver en nous des opposants irréductibles. Soit. C’est la démocratie. Dans la vie il y a des choix à faire, entre la Veulerie et le courage, la trahison et la fidélité, la gloire et la déchéance, L’honneur et la honte, la fierté et le regret, la vie ou la mort.
Approche sociologique de la jeunesse
Depuis longtemps la jeunesse est considérée comme un vecteur de changement social, que l’on se place du côté des garants de l’ordre public, qui s’en inquiète, ou du côté des progressistes ou des révolutionnaires, qui s’en réjouissent.
Pour interroger la notion de jeunesse, il faut d’abord s’interroger sur sa définition ou son indéfinition, c’est-à-dire, prendre en compte ce qui précise la notion de jeunesse, mais aussi ce qui la rend floue.
Pour parler de la place de la jeunesse au sein de notre société, il est nécessaire de comprendre quelles politiques sont décidées et mises en place au Cameroun aujourd’hui ; mais ça, nous le savons.
La jeunesse dangereuse
Le débat social actuel est nettement dominé par la peur de la jeunesse, ce qui repousse le modèle de la jeunesse citoyenne qui existe pourtant. Actuellement, le tempo sécuritaire est très présent dans les médias et dans le discours des candidats potentiels aux prochaines présidentielles. Tout semble indiquer que, la jeunesse, produit extrêmement inflammable, préoccupe un certains nombre d’acteurs, Non pas par ce que l’avenir de cette jeunesse les inquiète, mais pour la réaction imprévisible de celle-ci.
« Pour qui roule Valsero ? Pour qui roule Sismondi ?...Ils sont manipulés » un questionnement et une conclusion qui reviennent sans cesse, bourdonnantes et agaçantes chaque fois qu’un jeune prend un engagement politique, comme pour valider le cliché perpétuel du jeune Camerounais éternel écervelé, qui ne pense que parce qu’il est manipuler.
En 28 ans de pouvoir, Paul Biya a gagné le pari de dépolitiser les jeunes, (« l’école aux écoliers, la politique aux politiciens ») au point où ces derniers sont complètement déconnectés de la vie de leur pays.
Devons nous dire que la jeunesse Camerounaise déteste son président ? En tout cas, nous ne dirons pas que nous l’aimons ; pour la simple raison que nous ne le connaissons déjà pas, nous ne nous sommes jamais vus en 28 ans, Jamais rencontré, jamais parlé pour échanger sur nos problèmes, juste la froideur lointaine des discours institutionnels, loin de notre réalité ; alors, comment peut-on aimer quelqu’un qu’on ne connait pas ? Nous ne le détestons pas non plus, Aucune haine, pas une affaire personnelle, mais un immense désespoir ; la jeunesse n’a plus de rêve.
Nous voulons un nouveau contrat social, Plus de respect et plus de considération.
En janvier dernier, le rassemblement de la Jeunesse Camerounaise à cotisé à hauteur de deux millions six cent mille FCFA pour aider des jeunes filles prisonnières des hôpitaux publiques pour incapacité à régler les frais de soins. Donnez-nous une raison de penser autrement, une seule !
En 2008, le président a fait tirer à balles réelles sur des jeunes (descendus dans la rue pour des revendications légitimes, il l’a reconnu sur le tard) pour protéger son régime. Je verse cela au dossier.
A la question qu’est ce qu’on fait, le président nous a répondu il y a deux ans : « aide-toi et le ciel t’aidera »
Sismondi Barlev BIDJOCKA
Porte-parole de la Jeunesse Camerounaise
Journaliste-écrivain
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l’action de Paul Biya en faveur des jeunes est bel e bien palpable, tant il est vrai que la jeunesse est une priorité pour le Renouveau. Ce qui dérange c’est le difficile contexte international de crise économique, c’es tout. Mais le Cameroun est promu à un bel avenir avec les projets structurants. Des emplois arrivent, à profusion.
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